Moi, aimée comme ça, sans avoir à faire quelque chose pour mériter cette affection…
D’abord, il y a l’arrivée. On arrive avec des choses plein la tête : la corbeille de repassage, les devoirs des enfants, la belle-mère qui ne vous a même pas dit bonjour l’autre fois au téléphone parce qu’elle voulait son fils et que vous serez toujours l’étrangère qui lui a volé, le collègue qui veut votre job parce qu’il est forcément mieux que le vôtre, …. Et puis d’un coup, on y est, accueillis avec un sourire vrai. On bénit le repas, on se souhaite un bon séminaire. On ne vous connaît pas mais déjà on vous accueille avec sollicitude. On vous fait comprendre que vous êtes quelqu’un de formidable qu’on a hâte de rencontrer. Tout ça sans vraiment de mots, juste avec les sourire des yeux et des cœurs. On se sent à sa place ! Ouah ! Où suis-je ?
Ensuite, commence la louange qui aide à chanter ce que l’on n’arrive pas toujours à dire facilement. Et là, on se fait emporter, on met tout son cœur dans ces mots d’adoration pour rendre grâce à notre Père. Cette louange accompagne et rythme tout le séminaire : même ceux qui ont du mal à chanter au début rentrent dans cette communion au fil des jours. C’est très fort !
Et puis, René commence à nous dire … qu’on a de la valeur et qu’on est unique aux yeux de Dieu, qu’on est aimé tels que nous sommes, infiniment, pour toujours, qu’on a rien à faire pour ça. Un vrai coup à l’estomac ! Moi, aimée comme ça, sans avoir à faire quelque chose pour mériter cette affection, sans chantage, sans contrepartie ou trahison ? Je ne peux pas y croire ! Et pourtant …
Et puis délicatement mais avec tellement de justesse, on détricote, on démonte les murs qu’on a construits depuis tant d’années. On accueille le discernement de ce qui nous ronge, nous coupe de la Paix et du repos que notre Père veut pour nous. On pleure beaucoup, on rit aussi. On est tous ensemble, soudés, dans le respect, l’écoute, le soutien. On ne se connaissait pas mais on devient frères et soeurs. On demande pardon et là, on se réconcilie avec nous-mêmes, avec les autres, on les regarde autrement, on est enfin en Paix. On restaure notre relation à Dieu, on le choisit comme base de notre vie.
On comprend mieux aussi les Ecritures, elles sont éclairées. La Croix du Christ n’est plus celle du supplice mais celle de la Résurrection, celle qui rend tout possible en Dieu.
Du coup, vient ce besoin insatiable de prier, prier, encore prier. Rester avec le Père grâce à cette communion renouvelée avec l’Esprit, ne pas s’éloigner parce que dès qu’on arrête on ressent un vide. On réalise que ce vide était en nous, avant. On l’ignorait jusqu’alors parce qu’on ne connaissait pas autrement. Maintenant qu’on l’a découvert, ne plus le laisser revenir, nous emporter et nous couper de la Paix.
Mon mari était à mes côtés. Nous nous sommes laissés transformer. Nous avons été soutenus, accompagnés dans un respect incroyable. Notre amour est revisité. Du sol au plafond ! Même nos enfants sont dans la Grâce, nous n’avons jamais été aussi heureux tous ensemble. C’est une nouvelle vie qui a commencé pour nous.
Je crois que je ne peux pas mieux dire que je me sens aujourd’hui l’enfant de Dieu, je peux lui dire vraiment « Papa, j’ai besoin de ton amour et de ton regard sur moi pour guider mes pas ».
Geneviève