Repartir sur une base nouvelle
Pendant ce séminaire des Murs de mon Cœur, j’ai été touché de multiples manières. Je voudrais ici témoigner simplement d’une grâce de réconciliation. A un moment donné, il nous a été proposé de mettre sur un papier les noms de personnes ayant autorité et qui pouvaient nous avoir blessés, à qui nous voulions pardonner, et de déposer ce papier au pied de la croix. J’ai entendu, à ce moment-là, que le Seigneur ne manquerait pas de nous faire savoir que notre pardon avait été reçu. J’ai donc mis sur le papier, entre autres, les noms de papa et de maman à qui je voulais pardonner de ne pas avoir respecté mon choix au moment de décider de mon orientation professionnelle.
Après le séminaire, avant de rentrer chez moi, je suis allé passer une journée chez mes parents, ce que je fais rarement car j’habite loin de chez eux. Ce lundi après-midi, j’étais donc assis auprès de maman, dans le divan, et nous nous tenions la main… Maman a 91 ans et souffre de démence sénile. Elle dort presque toute la journée, ne parle pas et je ne suis pas sûr qu’elle me reconnaisse ; elle manifestait rarement son affection, mais la maladie a fait tomber toutes ses barrières. Papa, 93 ans et presque aveugle, suivait l’émission des Chiffres et des Lettres à la télévision. C ‘est alors que j’ai entendu maman me dire : « Ce n’est pas notre faute ! » « Qu’est-ce que tu dis, maman ? » « Ce n’est pas notre faute ! » « Mais pourquoi tu me dis ça, maman ? » « Ce n’est pas notre faute ! » J’entends encore sa voix me répéter quatre ou cinq fois la même phrase : « Ce n’est pas notre faute ! » avant de retomber dans sa léthargie. Ce n’est que le lendemain matin, en me réveillant, que j’ai compris que le Seigneur me faisait savoir, à travers maman, que mon pardon avait été reçu et que ma relation avec mes parents pouvait repartir sur une base nouvelle.
En fait, j’ai mieux compris, au cours de ce séminaire, le sens de cette phrase de St Paul :
« Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. » (2 Cor.5,17) Nos blessures anciennes n’ont plus de prise sur notre comportement d’aujourd’hui, et même si nous ressemblons à ceux dont nous portons le nom, le Seigneur veut faire du neuf dans nos vies et non pas renouveler les scénarios du passé !
Pascal