Je dois me rendre à l’évidence… il y a guérison !
A Devay, dans une maison ou le temps semblait s’être arrêté depuis longtemps. Un lieu à part pour un moment mis à part.
Les murs de mon cœur ce sont ceux que nous avons élevés depuis notre naissance, en réponse à notre cohabitation avec l’autre, nos parents, notre fratrie.
Ce qui s’est progressivement et inconsciemment mis en place, c’est notre personnalité qui régit notre relation à l’autre, et ici plus précisément notre relation à Dieu …
En ce qui me concerne cela a été une semaine (petite semaine) d’introspection ou je me suis posé l’antique question : “connais toi toi même″, qui suis-je réellement, quelle est ma relation à Dieu et sur quoi s’appuie-t-elle ?
J’ai aimé la “méthode Agrain″ qui par un cheminement de questions et réponses vous fait progresser jusqu’à un constat celui-ci débouchant sur une ultime question : et maintenant quel est votre projet ?
Cela pourrait être le résumé de cette semaine, mais pour moi cela n’a pas été tout.
Je suis arrivé à Devay douloureux, d’années en années. Marcher, me lever d’une chaise devenait de plus en plus difficile.
Vendredi midi sur le chemin du Château, j’ai pensé ou plutôt j’ai proclamé je n’ai plus mal.
Une pensée incontrôlée, inopinée, et sans lien avec le cours de mes réflexions, une pensée accompagnée d’une sensation de bien-être et de certitude totalement démentie par la réalité des faits, j’avais toujours mal.
Le lendemain, samedi soir, Monique M. m’a pris dans ses bras et j’ai été submergé – j’ai du mal à trouver un qualificatif – par une sensation de chaleur, de tendresse et d’amour. De celle qu’on ne peut ressentir qu’enfant.
Puis j’ai essayé de “lâcher prise“ ce qui pour moi est inconcevable… et je me suis retrouvé par terre. Plus tard dans un état second j’ai regagné une chaise, au bout d’un moment je me suis aperçu que quelqu’un était à coté de moi (il se dénoncera s’il le souhaite !), une main posé sur mon genou (celui qui allait bien !) et depuis comme proclamé vendredi je n’ai plus mal.
Alors que penser, que faire d’un tel évènement ? La machine s’est mise en route : pourquoi et comment, est-ce une véritable et définitive guérison en quoi l’aurais-je méritée ?
J’ai commencé par mettre à l’épreuve, j’ai marché, beaucoup, dans les conditions les plus difficiles, sous bois, dans les ronces, les trous et les rochers avec pour résultat une fatigue certaine et justifiée, mais sans douleur.
Je dois me rendre à l’évidence, il y a guérison et je pense la devoir à une intercession.
Il me reste une démarche déséquilibrée, que je pense causée par l’habitude de ne pas solliciter cette jambe et une sensation de fragilité, qui m’a longtemps interrogée.
Mais à la réflexion je pense que la vocation de cette petite épine est de me dire souviens-toi !
Voila un récit qui m’a demandé beaucoup de réflexions et de temps avant d’arriver à le mettre sur le papier.
Depuis déjà longtemps je sais que les questions sont plus nombreuses que les réponses et qu’une réponse amène une nouvelle question. Je le sais, mais cela me laisse toujours insatisfait. Maintenant je me redis souvent cette phrase : “Dieu ne répond pas aux questions, Il est la réponse″.
Voila, souhaitez-moi la foi du charbonnier.
Jean-Louis